23/07/2009 à 06h53 Moi, Nicolas Paul Stephan Marie Winston Sarkozy Série Et si c’était un…
Les Esquimaux attaquent, l’Italie résiste
C’est un fait : en Italie, le climat a changé. Nous avions une ribambelle de partis, maintenant nous en avons deux : le centre droit et le centre gauche tendance droite. Nous avions quatre saisons, maintenant nous en avons deux : chaleur humide ou déluge. Ceux qui avaient tout misé sur la peur pour remporter les élections ont eu raison.
Minorités. Une terrible catastrophe climatique est en cours dans toute l’Europe, et surtout en Italie. Nous avons été privés de printemps et d’été, la pluie s’abat sur le nord et le sud, les fleuves débordent, des hordes de vacanciers accros à l’essence forment des queues de plusieurs kilomètres sous le tonnerre et les éclairs, les ferries tanguent, les glaciers fondent, les tomates pourrissent. Mais la télévision et les journaux consacrent bien peu de titres à ce drame. Les peurs fomentées par les médias et les ministres sont tout autres. Evidemment, les causes du désastre climatique, selon nos gouvernants, ne sont ni la cupidité des boss de l’économie, ni la monstrueuse prolifération des voitures et des gaz polluants, ni les dégâts infligés à l’environnement.
Les responsables, ce sont quelques petites minorités criminelles facilement identifiables. Les glaces du pôle fondent à cause des Esquimaux, peuples nomades semblables aux Roms, qui fument, cuisinent et pètent sans retenue dans leurs igloos. Leurs misérables villages illégaux dispersés sur la banquise empoisonnent l’atmosphère, leurs traîneaux à moteur polluent et jaunissent le pelage des ours polaires. Dans l’Antarctique, des milliers de pingouins méridionaux émigrent sans trêve, faisant osciller sous leur poids la banquise déjà surchargée. Le Gulf Stream a été dévié par les canots pneumatiques albanais et par les chalutiers marocains et espagnols, avides de pêche et de gain. Les forêts amazoniennes ont été détruites par des Sénégalais et des Pakistanais, qui en font des statuettes à vendre dans la rue.
Une épaisse couche de smog recouvre les villes italiennes : la faute aux vieux poêles à gaz qui prolifèrent dans les camps de nomades. Pendant ce temps, les communautés de SDF installées le long des fleuves érodent les bords avec leur poids et les terroristes islamistes ont détruit l’agriculture italienne avec de la fausse grêle lancée par des avions syriens. L’absence de vrai fédéralisme provoque, même sur les pays du nord, l’arrivée continuelle de cumulonimbus venus de Roumanie et de sirocco du Maghreb. Quand nous aurons enfin les réformes, il ne pleuvra sur le Pô que lorsque les Padans le voudront, pas quand l’arrogante Rome et les magouilleurs proeuropéens Jupiter et Odin le décideront.
Le gouvernement a déjà une réponse toute prête : les représentants des partis feront des rondes et signaleront l’entrée, à l’intérieur des frontières nationales, de nuages de couleur foncée ou café au lait porteurs de nuisances et d’illégalité isobarique. Les représentants de la gauche constructive se sont dits prêts à fournir dix mille volontaires baraqués pour protéger du soleil cuisant les retraités les plus âgés. Personne ne renoncera à sa voiture ; au contraire, des files de vacanciers continueront à avancer comme des limaces sur les autoroutes les plus encombrées d’Europe. Mais si on pince un seul laveur de pare-brise devant notre véhicule, on saura qui ralentit le trafic.
Entre-temps, la pluie a causé d’autres désastres : les mégaconcerts de nos rock stars mégalomanes ont été interrompus par les tempêtes, Alitalia ne vole plus parce qu’elle n’a même pas d’argent pour changer ses essuie-glaces, les montagnes d’ordures de Naples sont trempées et impossibles à brûler.
Envahisseurs. Dans ce déluge, une seule consolation : les cheveux de Berlusconi, arrosés quotidiennement, sont de plus en plus longs et teints. Avant la fin de l’année, il ressemblera à Johnny Hallyday. L’Italie résiste, même si l’ennemi est devenu plus sournois : il attaque d’en haut et d’en bas à coups d’inondations, glissements de terrain, perturbations et basses pressions. Mais c’est toujours lui, l’envahisseur étranger qui veut saboter le climat européen, azuréen et tempéré. Nous ne nous laisserons pas duper par les écoterroristes et par les petits pédés verts.
Nous savons qui sont les vrais ennemis de notre terre, les vrais destructeurs. Nous savons de qui avoir vraiment peur. Et bientôt, nous aurons nous aussi le nucléaire pour lutter contre les voleurs à l’arraché. Oui, il y a bel et bien un nouveau climat, en Italie et sur la Terre. Nous nous éteindrons en toute sécurité.